Saint capucin du jour


Fidèle de Sigmaringen, capucin (1577-1622)

« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux. » (Matthieu 5,10)

Pour illustrer la huitième béatitude de l’Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux. » (Matthieu 5,10), nous prendrons comme modèle saint Fidèle de Sigmaringen.
Notre futur saint vint au monde en avril 1577 dans la petite ville de Sigmaringen en Allemagne. Il reçut au baptême le nom de Marc Roy. Ses parents lui enseignèrent la foi de l’Église, l’amour de Dieu et du prochain, la prière, et ils lui transmirent une tendre dévotion envers la mère de Dieu. Marc perdit son père à 19 ans. Il accompagna ensuite de jeunes gens, dans un voyage de six ans pour découvrir l’Europe et il vit ainsi la France, l’Italie et une partie de l’Espagne.
À son retour de voyage, il termina ses études. Il devint docteur en philosophie, en droit civil ainsi qu’en droit canonique. Marc entreprit avec succès la carrière d’avocat à laquelle il se destinait. Il défendait les pauvres et les orphelins opprimés, et il semblait bien qu’une carrière brillante l’attentait.
Toutefois, déçu devant l’appât des richesses, les fraudes et les mensonges qu’il découvrait dans sa profession, Marc décida de changer de vie. Il voulut entrer en vie religieuse et il choisit alors l’Ordre des Frères Mineurs Capucins.
Grâce à ses études en droit canonique, il fut rapidement ordonné prêtre, puis il entra au noviciat des Capucins et on l’appela désormais : frère Fidèle de Sigmaringen. Il avait alors 35 ans.
Après sa profession, il fut nommé à Feldkirch, dans le Tyrol autrichien. Il mena alors une vie très sainte et édifiante, il réformait les mœurs relâché des militaires et des gens du peuple et il ramena beaucoup de protestants à la foi catholique. Tous l’appelaient le saint Capucin. Devant ses arguments qu’ils ne pouvaient réfuter, les protestants se faisaient catholiques. N’en pouvant plus, les protestants raisonnèrent qu’ils ne pouvaient rien contre lui et ils décidèrent donc de l’assassiner.
Ils lui tendirent un piège en l’invitant à prêcher à Seewis, un village qui se situe dans les frontières actuelles de la Suisse. Entrant dans l’église, il trouva ces mots sur la chaire : « Tu prêcheras encore aujourd’hui et ensuite plus jamais. » Après la messe, il quitta l’église, et dans le champ voisin, les conjurés le rejoignirent et là, ils mirent leur plan à exécution. Ils lui demandèrent d’abandonner la foi catholique. Comme il refusait, ils le mirent sauvagement à mort à coup de sabres et de gourdins. C’était le 24 avril 1622, il était environ 11h.
Saint Fidèle de Sigmaringen, Heureux êtes-vous : persécuté pour la justice, le Royaume des cieux est à vous. Priez pour nous, afin que nous suivions vos traces, afin que nous soyons de bons et saints témoins de Jésus-Christ, fidèles même au milieu des persécutions.
Saint Fidèle de Sigmaringen, priez pour nous
Frère Frédéric Lavoie, Capucin
Article paru dans le Messager de saint Antoine, La revue de l’Ermitage saint Antoine, juin 2012



Saint Joseph de Léonisse

(1556-1642)



Saint Bernard de Corleone OFM.Cap.
1605 - 1667
Par le frère Frédéric Lavoie, OFM.Cap.
Heureux ceux qui pleurent :
ils seront consolés.(Matthieu 5,5)
Filippo, le futur frère Bernard, vint au monde le 6 février 1605 à Corléon, dans la terre de Sicile. Il était le dernier fils de Léonardo et Francesca Latini. Ses parents, des gens doux et paisibles, eurent un fils porté à la violence. Ainsi, Filippo devint cordonnier, mais il maniait aussi l’épée et il devint même la plus fine lame de Corléon et même de toute la Sicile.
Sa mère lui disait : « Cesse de t’adonner ainsi au maniement de l’épée » Mais, Filippo répondait « mon épée a toujours été, est et ne sera jamais que chrétienne. » Plusieurs fois en effet, il avait défendu de son épée, avec succès, des gens sans défenses qu’on voulait maltraiter. Il était un peu un champion de justice.
D’autre part, on provoquait fréquemment « maestro » Filippo en duel pour lui ravir son titre de première lame de la Sicile. Un jour, un de ces duels tourna mal : Filippo fut presque tué, mais il réussit à emporter le combat en sectionnant d’un coup d’épée, les muscles du bras droit de son adversaire. Celui-ci devint infirme.
Filippo était dans l’embarras : les duels étaient illégaux et celui qu’il venait de rendre infirme était un personnage bien en vue de la capitale de la Sicile. Devant cette situation, le pauvre cordonnier se mit à réfléchir beaucoup à sa vie, il pleura sur ses péchés et décida, une fois pour toutes, de ranger définitivement son épée. Plus encore, il décida de changer complètement de vie et de faire pénitence en joignant l’Ordre des Frères Mineurs Capucins.
Filippo fut admis dans l’Ordre et il reçut le nom de « frère Bernard de Corléon ». Durant sa vie religieuse, le frère Bernard pleura les crimes de sa vie passée et travailla beaucoup à vaincre son caractère en s’infligeant de sévères pénitences. Il eut plusieurs emplois, dont celui de cuisinier et à la fin de sa vie celui de servant d’autel. Toutefois, s’il est maintenant grandement consolé de ses pénitences par la gloire du paradis, dès sa vie mortelle, il reçut de nombreuses grâces. D’abord celle d’être profondément uni à Dieu, en plus du don des miracles et de prophétie. Il reçut aussi des visites de la Vierge Marie et de notre Seigneur. Le frère Bernard mourut le 12 janvier 1667 à Palerme et il fut canonisé le 10 juin 2001 à Rome par le bienheureux Jean-Paul II.
Saint Bernard de Corléon, qui avez pleurez vos fautes dans la vie religieuse et avez été grandement consolé, apprenez-nous à suivre le Seigneur là où il nous entraîne et à vivre intensément unis à lui.
Saint Bernard de Corléon, priez pour nous.
Source : Revue Le Messager de Saint Antoine
Décembre 2011, page 24

Lien vers la revue le Messager de Saint Antoine :

Le vénérable Solanus Casey 1870-1957
Traduction d’un texte de Pat McCloskey, OFM
extrait du livre “Day by day with followers of Francis & Clare”,
St.Anthony Messenger Press, Cincinnati, Ohio, 1999
par le frère Frédéric Lavoie OFM.Cap.

Il naît dans une famille nombreuse d’Oak Grove, au Wisconsin le 25 novembre 1870. À l’âge de 21 ans, et après avoir travaillé comme bûcheron, aide-soignant dans un hôpital, opérateur de tramway et gardien de prison, il entra au St. Francis Seminary à Milwaukee – où il trouva les études difficiles. Il quitta alors et, en 1896, joignit les Capucins de Détroit en prenant le nom de Solanus. Ses études en vue du sacerdoce furent encore ardues.

Bernard F. Casey devint l’un des prêtres les plus connus de Détroit même s’il n’avait pas l’autorisation de prêcher formellement ou d’entendre des confessions!

Le 24 juillet 1904, il fut ordonné, mais parce que ses connaissances théologiques furent jugées faibles, on ne donna pas à au père Solanus la permission d’entendre des confessions ou de prêcher. Un Capucin qui le connaissait bien disait que cette restriction agaçante, « le conduisit à une grandeur et une sainteté qui n’auraient pu bien ne jamais se réaliser autrement. » Durant ses quatorze années comme portier et sacristain à Yonkers, New York, les gens le reconnaissait comme un bon orateur. « Bien qu’il lui était interdit de donner des sermons doctrinaux », écrit son biographe James Derum, « il pouvait donner des sermons inspirés, ou feverinos, comme les appellent les Capucins. (18 :96). Son feu spirituel impressionnait profondément ses auditeurs.
Le père Solanus servit des paroisses à Manhattan et Harlem avant de retourner à Détroit, où il fut portier et sacristain pendant vingt ans au St. Bonaventure Monastery. Chaque mercredi après-midi, il animait des services pour les malades auxquels participait une bonne assistance. Un de ses confrères de travail estime qu’en moyenne 150 à 200 personnes venaient pour voir le père Solanus Casey à son bureau. La plupart d’entre eux venaient pour recevoir sa bénédiction, quarante à cinquante personnes venaient pour des consultations. Plusieurs personnes le considéraient comme l’instrument des guérisons et des autres bénédictions qu’ils recevaient.
Le sens de la providence de Dieu qu’avait le père Solanus inspira plusieurs de ses visiteurs. « Béni soit le Seigneur dans toutes ses œuvres » était l’une de ses expressions favorites.
Les nombreux amis du père Solanus Casey aidèrent les Capucins à mettre sur pied une soupe populaire durant la Dépression. Aujourd’hui encore, les Capucins nourrissent encore les affamés en ce lieu.
En 1946, avec une santé défaillante, il fut transféré au noviciat des Capucins à Huntington, Indiana, où il vécut jusqu’en 1956, avant d’être hospitalisé à Détroit. Il mourut le 31 juillet 1957. On estime que 20 000 personnes défilèrent devant son cercueil avant d’être enterré dans l’église St. Bonaventure à Détroit.
À la messe des funérailles, le père Gerald, le provincial, dit : « Sa vie fut une vie de service et d’amour pour les gens comme vous et moi. Quand il n’était pas lui-même malade il souffrait avec et pour vous qui étiez malades. Quand il n’était pas physiquement affamé, il avait faim avec des gens comme vous. Il avait un amour divin pour les gens. Il aimait les gens pour ce qu’il pouvait faire pour eux – et pour Dieu, à travers eux. »
En 1960, la guilde du père Solanus était formée à Détroit pour aider les séminaristes Capucins. En 1967, la guilde avait 5 000 membres – plusieurs d’entre eux étaient des bénéficiaires reconnaissants de ses avis pratiques et de son assurance réconfortante à savoir que Dieu ne les abandonnerait pas dans leurs épreuves. Il fut déclaré vénérable en 1995.

de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins


biographie composée par le frère Marie-Antoine Painchaud OFM Cap




Il fait sa profession le 8 janvier 1573 et s’adonne ensuite à de sérieuses études théologiques. Il reçoit l’ordination sacerdotale en 1580 et l’obédience de prédicateur l’année suivante; obédience parcimonieusement accordée alors à un nombre restreint de prêtres de l’Ordre, ayant fait des études spéciales. Jusqu’en 1587, il s’adonne à la prédication des pauvres et des ignorants en Ombrie, dans le Latium et dans les montagnes des Abruzzes. En cette année, des Capucins sont demandés pour la mission de Constantinople. Ils vont remplacer cinq Jésuites morts de la peste.


Joseph, après une intense préparation en étude de l’Islam et des langues grecques et turque, demande et obtient l’obédience pour cette mission héroïque. Il est chargé de l’assistance spirituelle et matérielle de 4 000 esclaves chrétiens condamnés au bagne. La peste sévissant de nouveau, il risque sa vie, à son tour, avec ses autres compagnons, au service des malades. Un jour, il rencontre un ancien évêque orthodoxe converti à l’Islam et devenu pacha. Il réussit à le convertir et il veut obtenir pour lui et les autres, l’exemption de la peine de mort décrétée contre les musulmans convertis au christianisme. Pour obtenir la liberté de conscience, il est prêt à tous les risques et tente de rejoindre le sultan. On lui conseille de se présenter richement vêtu pour avoir accès auprès de lui. Mais Joseph, un jour, revêtu de sa bure capucine réussit, on ne sait comment à se faufiler jusqu’à l’antichambre du sultan. Les gardes l’arrêtent et il est mis en prison.


Son audace lui vaut la condamnation au supplice de la pendaison, pendaison qui consiste à le suspendre par une main et par un pied à un gibet sous lequel on fait un feu pour enfumer le condamné. Une sorte de demi-crucifixion qui, on l’imagine, provoque d’intenses souffrances.


Joseph supporte le supplice trois jours et trois nuits. La troisième nuit, il va succomber quand un jeune homme mystérieux vient le libérer et le réconforte avec du pain et du vin. Les cicatrices de sa main et de son pied disparaissent en même temps. Par l’intercession de l’ambassadeur de la République de Venise, il est préservé d’une autre condamnation; mais on l’oblige à quitter le pays. À son retour en Italie, il est reçu, comme un confesseur de la foi, par Sixte V, accompagné de l’évêque orthodoxe qu’il a ramené à la foi chrétienne.


            Il reprend alors son apostolat d’évangélisation des pauvres, que Dieu appuie par des charismes qui attirent les foules à venir entendre sa parole de feu. Mais il ne se limite pas aux paroles. Il organise, pour secourir les indigents, dans de nombreuses localités, ce qu’on appelait des « monts-de-piété ». Dans son cas, c’étaient des greniers où l’on accumulait au temps de la récolte, les denrées alimentaires pour les temps de disette. Ainsi les pauvres, les malades, les infirmes et tous ceux que leur situation sociale privait du nécessaire pouvaient être secourus au bon moment.


Il établissait aussi, ça et là, des centres hospitaliers pour les malades et les clochards. Il visitait les prisonniers et assistait les condamnés à mort. Il était finalement un apôtre de la paix entre les cités, les familles et les individus que divisaient la haine et les rivalités politiques. Bref, aucune œuvre de miséricorde n’échappait à son initiative, sa charité ne connaissait pas de limites.


Rien d’étonnant si, après sa mort survenue à l’âge de 56 ans, sa sainteté et son action évangélisatrice ont fait l’objet des enquêtes qui l’ont conduit à la canonisation. Sans doute, après son dernier soupir fut-il accueilli au ciel par notre Père saint François comme un « vrai Frère Mineur » auréolé à la fois de la gloire du martyre et des mérites du religieux mûri dans la pratique des vertus franciscaines et les travaux de l’apostolat.

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